Présidentielle ivoirienne; l’heure est à la transhumance

23 août 2015

Présidentielle ivoirienne; l’heure est à la transhumance

L’ élection présidentielle en terre d’Eburnie se rapproche à très grands pas (octobre 2015) avec son lot de grandes manœuvres, de débauchages et de transhumances politiques. Comme à l’accoutumée des grandes batailles électorales, le marigot politique ivoirien est en pleine effervescence, en pleine recomposition sur fond de calculs électoralistes et surtout de marchandages politiques que dis-je de nomadisme politique.nommadisme_fologo

Aussi inconstants que des girouettes; une partie du personnel politique a fait sien cet adage populaire « je sèche mon habit là ou brille le soleil » comprenez : je me range du côté du pouvoir pour bien entendu bénéficier de ses délices. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les ennemis jugés irréductibles d’hier deviennent de fervents alliés. Les alliances se font et se défont au gré des promesses, les alliances contre nature n’existent plus. Tout se passe comme si les lignes politiques s’étaient évaporées. Seule la politique du ventre semble présider tous les positionnements sur l’échiquier politique ivoirien. Une situation tout à l’avantage du pouvoir. Un pouvoir, qui conscient de la forte sensibilité des hommes aux promotions ministérielles ou aux espèces sonnantes et trébuchantes n’hésite pas à susciter de véritables dissidences au sein des partis d’opposition. « Diviser pour mieux régner », une pratique politique aussi vieille que le monde et plus que jamais usitée par l’équipe dirigeante tant et si bien que tous les partis d’opposition ont actuellement en leur sein des courants « pro-régime ». Loin d’être l’apanage de la Côte d’Ivoire, la versalité politique est un marqueur important des mœurs politiques en Afrique.

Une transhumance aux relents de mort politique

La parade est toute trouvée pour nombre d’acteurs politiques africains « il faut savoir partir » répètent-ils en chœur, ils sont bien nombreux à abandonner leurs camarades de lutte ou à quitter le navire en pleine tempête pour des rivages politiques beaucoup plus confortables. De l’opposant togolais Gilchrist Olympio réduit aujourd’hui au silence par certaines compromissions avec le pouvoir en passant par le Camerounais Bakary Tchiroma  reconverti en fou du roi) ou le célébrissime ivoirien Laurent Dona Fologo (passé maître dans l’art de manger a tous les râteliers), le recyclage politique a le vent en poupe sous les latitudes africaines. Si le ridicule pouvait tuer en politique, pour sûr, ils seraient nombreux ces hommes a passer de vie à trépas tant par l’aspect spectaculaire de leur revirement que par le manque de conviction qui les caractérise. Toute honte bue, ils débarquent avec armes et bagages dans leur nouvelle chapelle politique tout en perdant de vue que le nomadisme au-delà des apparences rime très souvent avec la mort politique.

Au-delà des avantages immédiats liés à la reconversion politique, tout porte à croire que le destin des transhumants est scellé sur le long terme. Perçus comme des judas par leurs ex- camarades et objets de suspicion dans leur nouvelle chapelle, ils sont réduits désormais à faire de la figuration. Peut-on raisonnablement se fier à un personnage politique aussi versatile qu’amoral capable de tourner casaque à la moindre bourrasque ? Assurément non !

 

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