Ecole ivoirienne : ces prédateurs sexuels

Si la pratique est perceptible sous d’autres latitudes (avec un seuil relativement faible), la prédation sexuelle en milieu scolaire ivoirien par contre semble prendre une résonance, un relief fort particulier tant et si bien qu’elle n’émeut plus outre mesure. Elle se propage comme le ver dans le fruit et fait figure de véritable fléau qui gangrène toute la communauté éducative.
L’anormal devient normal au pays du banal
La banalisation des relations sexuelles entre formateurs et apprenants est telle que l’imagerie populaire ivoirienne assimile à bien des égards le corps enseignant au vice , un corps volage ou les préoccupations du bas de la ceinture (le sexe) l’emportent très largement sur les préoccupations d’instruction et d’éducation des enfants à eux confiés par l’Etat de Côte d’Ivoire. Sans vouloir jeter l’opprobre sur l’ensemble du personnel enseignant et du personnel d’encadrement ivoirien, il n’en reste pas moins qu’ils sont bien nombreux aujourd’hui ces proviseurs, ces censeurs, ces éducateurs à manger de ce pain immoral et immonde. Ces coureurs de gamines pullulent au sein de nos établissements déguisés en formateurs et en éducateurs.
Hélas, elle semble bien loin l’image de l’école ivoirienne perçue comme une institution assez puritaine, éminemment éducogène nourrie en cela par ce phénomène de massification sexuelle qui enlaidit cette noble institution. Malheureusement, la prédation sexuelle ne s’arrête pas aux portes de l’école, bien au contraire, elle est une pratique exogène, c’est-à-dire commise par des acteurs non scolaires. Tout porte à croire que les jeunes collégiennes et lycéennes constituent des cibles de prédilection pour bien nombre de carnassiers sexuels tapis au sein de la société. Tenez, le ministère de l’Education nationale a enregistré pour la seule année académique passée (2013-2014) pas moins de 4 076 cas de grossesse, comme quoi la gent féminine scolaire baigne dans une atmosphère de forte sollicitation sexuelle aussi bien en interne qu’en externe. Que fait le ministère de l’Education nationale face à cette corruption avancée des mœurs scolaires ? Rien, sinon presque, hormis quelques mises en garde aussi tièdes qu’inefficaces à l’endroit de son personnel, le ministère semble s’accommoder de cette situation et s’emmure dans un silence assourdissant. Plus que jamais, il importe de revenir à la moralisation du milieu scolaire ivoirien, d’engager son réarmement moral afin qu’il redevienne une poche de moralité pour le plus grand bien des apprenants et de la société.
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