La majorité sous les tropiques africains

24 février 2015

La majorité sous les tropiques africains

  1. frondeurs PSAssurément le passage en force de l’exécutif français (l’usage de l’article 49-3 de la Constitution) concernant la loi Macron prête à sourire sous les latitudes africaines et étonne le sens commun à plus d’un titre. Comment un chef d’Etat (en l’occurrence le président Hollande) en arrive-t-il à ne pas contenir ses troupes en laissant prospérer dans ses rangs une véritable fronde susceptible de déstabiliser l’action gouvernementale ? La rue africaine s’interroge et n’en revient toujours pas tant il est de notoriété publique que sous nos tropiques, un chef d’Etat dans sa chapelle politique, ça ne se conteste pas frontalement (peut-être en sourdine au pire des cas) ou purement et simplement ça démissionne pour rejoindre l’opposition. Peut-il avoir une alternative à la majorité dans la majorité comme le prétendent les députés frondeurs du Parti socialiste français ? Pas si sûr, il faut bien choisir son camp quitte à apporter des critiques constructives uniquement au sein des instances du parti tout en étant responsable. Au-delà des passes d’armes, de la différence d’opinions affichée par les députés frondeurs, ce sont les questions de solidarité, de discipline et de responsabilité au sein de la majorité socialiste qui sont mises en épingle. En tout état de cause, vues d’Afrique, les mœurs politiques au sein du PS qui tournent à la défiance  du chef de l’Etat français sont surréalistes et dénotent d’un manque d’autorité de la part de celui-ci. En guise d’exemple, le pouvoir ivoirien vient d’administrer la preuve de sa ferme volonté de ne pas laisser prospérer dans ses rangs une quelconque dissidence. Cela à travers le débarquement retentissant de l’écrivain et journaliste Tiburce Koffi ( précédemment directeur de l’Institut national de formation culturelle) pour avoir contesté à travers la publication d’un livre l’appel de Daoukro (en faveur de la candidature unique du président Ouattara au sein de la coalition des Houphouëtistes), mais aussi, et surtout le rappel à l’ordre sans ménagement du ministre Jean Louis Billon qui avait critiqué publiquement la concession du 2e terminal à conteneurs du port autonome d’Abidjan au groupe français Bolloré. Comme quoi, un frondeur à la grande liberté de ton, ça ferme sa gueule ou ça démissionne !
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