Violences au Capitole : qui a dit que l’Afrique a le monopole de la bêtise politique ?

Article : Violences au Capitole : qui a dit que l’Afrique a le monopole de la bêtise politique ?
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14 janvier 2021

Violences au Capitole : qui a dit que l’Afrique a le monopole de la bêtise politique ?

Les images sont surréalistes, hallucinantes, ébouriffantes. Le cœur battant de la démocratie américaine, le saint des saints, le Capitole, en proie à l’assaut des partisans de Donald Trump. Des scènes aussi incroyables que déstabilisantes. Vues d’Afrique, on se perd en conjectures. Et l’on se gargarise en partie à bon droit des déboires de la démocratie américaine. Les rues africaines réalisent que les tensions postélectorales, avec leur lot de dérives, ne sont pas l’apanage de certains états africains. Elles s’invitent aussi au cœur «  des plus grandes démocraties ».

Le Capitole, à Washington D.C., est le symbole de la démocratie américaine

Les Etats-Unis, garants fragiles de la démocratie

La grande Amérique, encline à donner des leçons de démocratie sur le continent africain et à l’échelle du monde en général, est empêtrée dans des contestations électorales. Elles culminent, allant jusqu’au déni du verdict des urnes par le président sortant. À la clé : cinq morts enregistrés dans l’un de ses plus hauts lieux de pouvoir que constitue le Capitole.

Des faits de violences dignes des républiques bananières, qui attestent des fragilités fonctionnelles  liées aux supposées grandes démocraties. Une poussée de la violence qui tranche avec les mœurs policées ou aseptisées que ces démocraties centenaires devraient entretenir. Le moins qu’on puisse dire est que est le poids des siècles de pratique démocratique dans certains pays, n’a pas permis de se débarrasser définitivement des oripeaux de la violence politique.

La bienséance doit gouverner le champ politique

Déjà, la France s’était illustrée lors de certaines manifestations des gilets jaunes. Elles avaient tourné aux saccages, aux casses, aux pillages, donnant l’impression d’un Paris à feu et à sang. Un épisode d’un «niveau de violence extrême et inédit », avait relevé le préfet de police de Paris, le 3 décembre 2018. Une éruption de la violence aux antipodes des idéaux de la démocratie. Cette violence était cristallisée dans cette idée : substituer l’argument de la force ou de la violence à la force de l’argumentation, à la culture du débat.

Le champ politique, au-delà d’être un lieu de rivalité ou d’adversité, est assujetti à des règles de bienséance en démocratie. De ce fait, on ne résout pas ses différends politiques à coups de tentatives de renversements d’élections. Les États-Unis, qui se perçoivent comme le phare de la démocratie occidentale, gagneraient donc à plus d’exemplarité. Pour sûr, ces dérapages au Capitole enlaidissent la démocratie américaine, la couvrent de ridicule, la souillent. Gageons que l’arrivée prochaine du 46ème   locataire du bureau ovale marque un renouveau démocratique à mille lieues des incartades, des frasques politiques ubuesques  du président sortant.

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