De la FIFA aux républiques Africaines

Article : De la FIFA aux républiques Africaines
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17 juin 2015

De la FIFA aux républiques Africaines

Le président démissionnaire de la FIFA: Sepp Blatter.
Le président démissionnaire de la FIFA: Sepp Blatter.

Avec la FIFA, beaucoup de républiques africaines  découvrent ou redécouvrent une institution sœur voire jumelle…

La dernière tempête médiatico-financière qui agite avec rage la puissante FIFA doit rappeler des souvenirs à certains dirigeants africains… Au jeu des comparaisons, tout porte à croire que la puissante instance du football mondial et la majorité des États africains se soient passés le mot pour cultiver ensemble les mêmes pratiques , adopter les mêmes mœurs de gestion et in fine être abonnés aux scandales à répétitions.

Des parallèles troublants…

S’ils se trouvent sous des latitudes différentes, la FIFA et les États africains en général n’en partagent pas moins une corruption endémique. Les dernières révélations du FBI relativement à ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le FIFAGATE sont troublantes à ce titre.

De l’achat des voix lors de l’attribution des coupes du monde à l’Afrique du sud, à la Russie et au Qatar en passant par les pots de vins que nombre de membres du comité exécutif ont perçu pendant des décennies, l’élite dirigeante de la FIFA semble avoir institué comme mode de gestion un véritable système de corruption et de concussion .

Que dire de la majorité des États africains ? Rien à envier à la FIFA, tous étant pratiquement logés à la même enseigne. La gouvernance en Afrique se conjugue très souvent avec gabegie, malversations, clientélisme et opacité. Il est bien connu sur le continent africain que les recettes liées aux nombreuses ressources géologiques ne sont pas toutes inscrites au titre du budget, une bonne part non budgétisée prenne le chemin des paradis fiscaux et autres comptes bancaires à l’étranger.

Ces pays immensément riches aux populations immensément pauvres sont victimes surtout de la mauvaise gouvernance ou de la non gouvernance économique. Prises au piège d’une oligarchie financière, la FIFA et nombre de pays africains (surtout ceux de l’Afrique centrale) se singularisent aussi par le refus de l’alternance.

Le refus de l’alternance

Sepp Blatter vient d’entamer son cinquième mandat ? Les autres – Mugabe, Paul Biya, Obiang, Sassou n’Guesso… – en sont à leur septième, huitième, neuvième… et tous ont en commun d’être des personnes du troisième, voire du quatrième, véritables réfractaires au changement générationnel. Ils semblent épouser en chœur l’idée selon laquelle « arrivé au pouvoir, j’y suis, j’y reste ». Il y a lieu de préciser que la démission forcée du président Blatter (très probablement visé incessamment par une information judiciaire) n’enlève en rien son amour dévorant du pouvoir.

Vivement que la FIFA et bien d’Etats africains fassent leur mue, qu’ils se réconcilient avec l’orthodoxie financière et l’alternance générationnelle pour le plus grand bien de la planète foot et des peuples africains en général.

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