AU SECOURS : MON ELEVE ME FAIT LA COUR…

30 décembre 2015

AU SECOURS : MON ELEVE ME FAIT LA COUR…

marchandisation

C’est un secret de polichinelle, le constat de la prédation sexuelle à grande échelle s’impose aujourd’hui avec la force de l’évidence dans le milieu scolaire ivoirien. L’imagerie populaire assimile à bien des égards, le corps enseignant au vice, aux mœurs légères. Un corps volage ou les préoccupations du bas de la ceinture l’emportent largement  sur les devoirs d’éducation et de formation des apprenants à eux confiés par l’Etat de Cote d’Ivoire. Il y a lieu de préciser que cet écrit fait écho à un précédent  billet déjà publié,  qui faisait état de ce qu’ils ne sont pas nombreux ces proviseurs, censeurs, professeurs, éducateurs à ne pas manger de ce pain sexuel  immonde et immoral. Hélas, au-delà du concert de critiques qu’on pourrait adresser à ces prédateurs sexuels déguisés en acteurs du système éducatif ivoirien, il demeure que ces coureurs de gamines, à la braguette facile ne sont pas les seuls à être incriminés dans ce vaste phénomène de massification sexuelle. A ce titre, j’en ai fait l’amère expérience, en effet,  affecté en 2012 dans un lycée de la place à Gagnoa en qualité de professeur de philosophie, certaines classes m’avaient été confiées dont une terminale D ou j’avais été retenu comme professeur principal. Une tâche assez fastidieuse et laborieuse qui installe ledit  professeur dans un rôle  d’interface avec l’administration, de conseils et d’encadrement psycho – pédagogique des apprenants dont il a la charge en particulier. Toute chose qui a valu la mise à disposition de mon numéro de portable à l’endroit de l’ensemble des élèves, un geste aussi nourri  par  la perspective d’explication de certains sujets à l’approche de l’examen du baccalauréat. Les cours s’achevant  généralement un mois avant la tenue des examens à grands tirages. Mal m’en à pris, dans la foulée, une apprenante dont je tairais volontairement le nom s’est singulièrement distinguée par ses appels, au départ « innocents »,  qui par la suite se sont mués en messages d’amour et d’harcèlement. Malgré les mises en gardes, les tentatives de rappel à la raison, évoquant mon statut d’homme marié, rien n’y fit. Elle restait droite dans ses bottes dans sa noire volonté de relation sexuelle non sans finalement se faire connaitre par mon épouse à qui j’ai expliqué à mon corps défendant la situation qui prévalait. Son renvoi de l’établissement suite à deux échec consécutifs au baccalauréat m’avait laissé croire qu’enfin l’heure de la délivrance avait sonnée, oh que non ! Ni le départ du lycée ni le silence assourdissant dans lequel je m’étais enfermé à son égard (la non réception de ses appels et ses messages qui restaient sans suite) n’avaient ramolli sa détermination. Pour preuve, la semaine surpassée, je reçois, un appel du Burkina Faso, croyant avoir affaire à un ami burkinabé avec qui j’avais fait le secondaire et qui y réside désormais, grande fut ma surprise, qu’au bout du fil se trouvait « l’inoxydable » ex – apprenante. Au delà de cette expérience personnelle, il faut se l’avouer certaines jeunes apprenantes aujourd’hui sont prêtes à faire feu de tout bois en usant de moyens peu catholiques et peu académiques, qui pour l’obtention de notes, qui pour l’obtention d’avantages financiers, qui pour se faire valoir auprès de leurs camarades, qui finalement par amour ou peut être par passade.

En tout état de cause, le personnel enseignant et le personnel d’encadrement ont le devoir impérieux de prendre de la hauteur face à  ces sollicitations émanant de jeunes filles en pleine  construction intellectuelle, morale et affective. En quête de repères et de référents, elles ne doivent pas servir de proies sexuelles pour garnir le tableau de chasse de certains collègues qui sont passés maitre aujourd’hui dans l’art du multi partenariat sexuel à l’école.

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