Églises de Réveil en Côte d’Ivoire : Au nom de Dieu… et du fric !

Églises de Réveil en Côte d’Ivoire : Au nom de Dieu… et du fric !

La passion pour Dieu n'a pas de prix
La passion pour Dieu n’a pas de prix

Le vieux continent est en proie à une crise de foi notamment à travers une déchristianisation très marquée (un net recul de la chrétienté) ; l’Afrique, a contrario, semble connaitre un véritable âge d’or religieux, du moins pour ce qui est des religions célestes. Tant et si bien que, selon le mot du Pape François, « elle est le poumon spirituel du monde ». A côté de la généralisation de la pauvreté au sein des masses populaires, la foi religieuse est l’une des choses les plus partagées à l’échelle du continent africain. L’Église traditionnelle (catholique et protestante) réputée pour sa grande solennité, son orthodoxie et sa liturgie très strictes se voit de plus en plus damée le pion par les Églises dites de réveil beaucoup plus « transigeantes » et festives. Sans coup férir, elles fleurissent a tous les coins de rue, investissent tous les espaces précédemment dédiés a la culture (salles de cinéma, de spectacle), hangars désaffectés, domiciles privés, stades et écoles à l’occasion, bref un maillage géographique important qui en dit long sur le prosélytisme mis en œuvre par ces activistes religieux d’un nouveau genre.

Bien entendu, ce foisonnement, cette explosion de lieux de cultes informels, car n’ayant pas d’agréments du ministère de l’intérieur pour la quasi-totalité d’entre eux, inquiètent et interpellent. Au delà des déclarations de bonnes intentions, des proclamations publiques d’évangélisation et de conversion des âmes, l’appât du gain et la course aux richesses matérielles contribuent très largement à l’expansion de ces églises de réveil. A ce titre, la presse n’en finit plus de se faire l’écho des déboires ou des arnaques financières dont bien des fidèles sont victimes. Autant la pluie se prépare par l’amoncellement des nuages, autant les portes de la richesse dans ce milieu éminemment concurrentiel s’ouvrent par une très bonne réputation.

Une course à la réputation

A l’instar des shows américains , les Églises de réveil les plus nanties ne lésinent pas sur les moyens pour se singulariser et attirer in fine des personnalités de premier plan : battage médiatique, écrans géants, service d’ordre, orchestre , chorale, salle climatisée , orateurs de talent, en somme de véritables opérations de communications rondement menées avec à la clé « des séances de guérisons et de miracles » qui subjuguent les fidèles et les prédisposent, surtout les plus fortunés, a délier les cordons de la bourse. L’on a encore en mémoire les retentissantes révélations dans la presse ivoirienne d’un ex-initiateur de ces Églises dites de réveil aujourd’hui « repenti » du nom de Béhanzin. Lesquelles révélations ont mis au grand jour la conclusion de pactes de certains gourous religieux avec des forces obscures pour opérer « des prodiges » « lors de ces fameuses séances « de guérisons et de miracles ». Il est établi que celles-ci (avérées ou truquées selon les avis) ont un formidable effet d’entrainement sur les masses sociales participant ainsi de facto à la bonne renommée des Églises de réveil et donc à leur enrichissement.
Une course à l’enrichissement

La frontière entre la supercherie et les pratiques qui ont cours dans ces Églises est si mince qu’on se demande ou sont passés les enseignements de l’Église primitive repris aujourd’hui à juste titre par le Pape François au sens d’une vie de dépouillement, de sobriété et de renoncement. Tout porte à croire que le maitre-mot semble être la recherche des biens matériels tant il est vrai que « ces hommes de Dieu » mènent grand train, ils roulent carrosse non sans créer une véritable disparité matérielle d’avec la majorité de leurs ouailles mis à rude contribution financière. La formule est du reste bien connue sous les latitudes ivoiriennes, par ces temps de difficultés économiques un des filons les plus sûrs pour s’en sortir est de créer tout bonnement son Église fut- ce dans un domicile privé, la crédulité des masses populaires aidant plus un certain talent d’orateur et l’affaire est pliée. Auto-affublés des titres ronronnants de « prophètes », de « pasteurs », « de révérends », « de serviteurs de Dieu », ils monnayent au prix fort leurs prières d’intercession, leurs bénédictions en somme leurs prestations spirituelles. L’opinion publique leur prête cette formule « petit argent, petite bénédiction » comprenez simplement que la modicité du don ou de l’aumône entraine aussi une petite prière.
En tout état de cause, sans vouloir jeter l’opprobre sur l’ensemble des Églises dites de réveil, il faut assainir ce milieu, en revenant à un véritable réarmement spirituel car comme l’énonce avec raison ce verset biblique « on ne peut servir deux maitres à la fois » c’est-a-dire DIEU et la poursuite effrénée du monde matériel.

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Commentaires

Benjamin Yobouet
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C'est la triste réalité de nos jours, la religion source de gains financiers...

Seydou KONE
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triste et vraie réalité. merci

Aboudramane koné
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ce sont toutes les nouvelles phraséologies et autre dénomination des trésoriers de Dieu déguisés hommes de Dieu qui pose problème: église des vrais chrétiens, des sauvés éternels.....