PERFORMANCES MACRO-ECONOMIQUES EN AFRIQUE : « ON NE MANGE PAS LA CROISSANCE ! »

5 mars 2015

PERFORMANCES MACRO-ECONOMIQUES EN AFRIQUE : « ON NE MANGE PAS LA CROISSANCE ! »

migrantsLes récriminations sont récurrentes et éminemment révélatrices de l’état d’esprit du citoyen lambda en Afrique dans un contexte pourtant de forte croissance économique ou de bonne santé macro-économique. « On ne mange pas la croissance » répète à l’envi la rue africaine, la masse la plus laborieuse encore engluée dans les affres de la pauvrété généralisée, du chômage et des inégalités sociales persistantes. Contrairement à la croissance économique européenne qui est en berne voire atone, l’Afrique s’en sort plutôt à bon compte avec un taux de croissance moyenne de 5% allant même jusqu’à une croissance à deux chiffres pour des pays comme l’Angola, la Guinée équatoriale ou la Côte d’Ivoire. Malheureusement, les populations dans leur écrasante majorité ne goûtent pas véritablement aux fruits de cette croissance, le panier de la ménagère que dis-je le sachet de la ménagère se réduit comme peau de chagrin tant il est vrai qu’assurer les trois repas quotidiens rélève de plus en plus de la croix et de la bannière pour nombre de familles, ne me parlez même pas de couverture santé, l’heure est à la survie, au système D. Tout porte à croire que l’embellie macro-économique est l’arbre qui cache la forêt des énormes difficultés existentielles auxquelles sont sujettes les masses populaires africaines, une des preuves les plus irréfutables de cette précarité ambiante demeure les drames à répétition de l’immigration clandestine au large des côtes libyennes ou dans les eaux du plus grand cimetière marin pour immigrés en l’occurrence la méditerranée. Une jeunesse en général en proie au désespoir, à l’incertitude du lendemain qui a le regard tourné de plus en plus vers l’occident même au prix de la vie. Certes, il faut le reconnaitre, des efforts sont consentis par les pouvoirs publics en termes de politique infrastructurelle et d’équilibre macro-économique mais on est encore très loin du compte. Encore faut-il transformer la croissance actuelle en croissance inclusive, partagée et durable.

Étiquettes
Partagez

Commentaires