CARNET DE ROUTE : DE LA COTE D’IVOIRE A BATA EN GUINEE –EQUATORIALE, COMMENT L’AVENTURE A TOURNE AU CAUCHEMAR (ACTE 1)

5 janvier 2015

CARNET DE ROUTE : DE LA COTE D’IVOIRE A BATA EN GUINEE –EQUATORIALE, COMMENT L’AVENTURE A TOURNE AU CAUCHEMAR (ACTE 1)

Nous sommes au sortir de la crise post électorale en COTE D’IVOIRE en juin 2011 quand mon collègue et moi (enseignants que nous étions au privé à Séguela) décidons d’aller tenter l’aventure en Guinée-Equatoriale, richissime petit pays de l’Afrique centrale réputé pour être le Koweït africain tant par l’importance de ses réserves pétrolières que gazières. Dans un contexte à l’époque (Juin 2011) ou l’économie ivoirienne était presque à l’arrêt, le pessimisme était la chose la plus partagée quant à notre avenir même si certains comme nous étions formellement en poste dans des établissements privés ou le salaire que dis-je la prime mensuelle frisait le ridicule (20 ou 25.000 FCFA). Alors, on n’avait rien à perdre sinon tout à gagner à aller sous d’autres cieux surtout quand il s’agissait de la Guinée-Equatoriale, nouvelle terre promise des migrants ouest africains.

Sans attendre la fin de la période de révision consacrée aux classes d’examens, mon collègue et moi quittions notre établissement privé de Séguela pour Abidjan avec nos maigres économies (cent cinquante mille environ) portés par la force de l’espoir en un lendemain meilleur mais aussi suffisamment lucides pour savoir que l’aventure pouvait tourner à l’échec auquel cas il fallait revenir rapidement pour coïncider avec la vague de recrutement que l’Etat devait entreprendre suite aux nombreux besoins de l’administration ivoirienne.

La somme de  150.000 mille que nous possédions pouvait-elle raisonnablement assurer notre périple jusqu’en Guinée-équatoriale ? Assurément que non, peu importe, il fallait qu’on parte, le principal était de poser le premier pas, quitte à envisager progressivement les solutions de fortune pour atteindre la Guinée-équatoriale. Sans vouloir se laisser prendre au piège de la paralysie d’une réflexion excessive, deux jours après notre arrivée à Abidjan, nous mettons le cap sur Noé la dernière localité ivoirienne frontalière avec le Ghana. Tant bien que mal après les formalités d’usage nous arrivons à passer la frontière non sans avoir déboursé de l’argent car le prétexte était que nous n’avions pas de carnets de vaccinations. Le plus important était que nous passions cette première étape, nous y étions arrivés. On avait gagné une bataille, sûrement, la moins difficile, le périple était encore long (traverser le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria avec sa zone de non droit occupée par boko haram et le Cameroun avant d’atteindre la Guinée-équatoriale) un périple avec son lot d’incertitudes, de péripéties, de riches enseignements, en somme de leçons de vie que le prochain acte 2 de cette série de billets consacrés à ce que nous appelons la migration du désespoir se fera fort de révéler.

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