COTE D’IVOIRE : Vous avez dit émergence ou enfumage ?

COTE D’IVOIRE : Vous avez dit émergence ou enfumage ?

Il est bien connu que sous nos latitudes ivoiriennes, chaque changement de régime induit une terminologie, une phraséologie nouvelle, une sorte de marque déposée congénitale à chaque pouvoir en place qui consacrerait la rupture d’avec les anciens. Après le vocable du nationalisme primaire et divisionniste de l’ivoirité sous Henri Konan Bédié, le tour de passe-passe de la refondation sous Laurent Gbagbo, l’heure est aujourd’hui à l’émergence en Côte d’ivoire (même si tout porte à croire que nombre de nos dirigeants en Afrique noire semblent s’être passés le mot pour emboucher en chœur la trompette de l’émergence).

La terre d’éburnie vit au rythme du discours de l’émergence, partagée entre sceptiques, adversaires irréductibles et partisans inconditionnels, il ne laisse personne indifférent. Le crédo de l’émergence s’invite et s’impose dans le quotidien des ivoiriens. De la canne émergente du chef de l’état (de son propre aveu lors du retour de sa convalescence en France), au nouveau patrouilleur de la marine ivoirienne (baptisé récemment émergence), en passant par les différents baptêmes de promotion d’élèves fonctionnaires, le vent du concept de l’émergence souffle sous les tropiques ivoiriens. En dépit des indicateurs notamment macro-économiques (taux de croissance élevé, PIB et budget en hausse) et de la mise en place de politiques structurelle et infra-structurelle volontaristes, on est encore loin du compte (vu les standards requis). Et pourtant, le train de l’émergence est annoncé en gare ivoirienne à l’horizon 2020. Les rails qui doivent servir à desservir toutes les localités ivoiriennes ne sont pas totalement visibles. La course contre la montre est engagée, vivement qu’après le premier miracle économique de la Côte d’Ivoire dans les années 70 s’ouvre à nouveau les portes d’une seconde renaissance économique. Encore faut-il que l’émergence ne se décrète pas, il faut véritablement faire nôtre, la culture du travail, se départir des démons de la division et parvenir à un consensus national. Changer ce qui est en nous pour changer ce qui est autour de nous.

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Commentaires

Aboudramane koné
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En tout cas frero